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  Je, François Villon, escollier... 

 

 

Maistre François Villon, sus ses vieulx jours, se retira à S. Maxent en Poictou, soubs

la faveur d'un home de bien, abbé dudict lieu. Là, pour donner passetemps au

peuple, entreprint faire jouer la Passion en gestes et languaige Poictevin. 

François Rabelais Le Quart livre chapitre 13

 

 

Les quelques éléments connus de la vie de François Villon nous montrent un

personnage haut en couleur, à la destinée tourmentée et qui a bien failli finir son

existence « au commun gibet des larrons Â». Fréquentant tour à tour les cours

princières et les geôles du royaume, il est contraint de fuir à plusieurs reprises pour

échapper à la justice. Banni par le Parlement de Paris en 1463, date à laquelle il

disparaît, sa poésie porte les marques de ses tribulations. Mais pas seulement.

Son œuvre tellement originale nous emporte, des réflexions de l'amant éconduit à

la franche paillardise en passant par les angoisses existentielles face au temps qui passe inexorablement et à la mort.

Beaucoup d'érudits se perdent en conjectures à son sujet et notamment en ce qui concerne les ballades en jargon déjà incompréhensibles à l'époque de Clément Marot. Inutile donc de tenter de résoudre le « mystère Villon Â». Mieux vaut pour l'approcher, taire la raison et laisser résonner la musique des mots.

Les liens de Villon avec le théâtre paraissent assez bien établis pour ne pas cantonner son œuvre à une lecture silencieuse. La réciter à haute voix devant un auditoire nous a semblé légitime. La mettre en perspective avec la musique de son temps également.

 

La plupart des pièces vocales et instrumentales qui constituent notre spectacle sont de Guillaume Dufay (ou plutôt Du Faÿ). Né vers 1400 dans le nord de la France, il réside plusieurs années en Italie où il devient prêtre en 1428. Après avoir intégré la chapelle pontificale, il séjourne à la cour de Savoie. De renommée internationale, il s'établit définitivement vers le milieu du siècle à Cambrai jusqu'à sa mort en 1474.

« Cantor illustrissimus Â», Guillaume Dufay est sans nul doute le compositeur le plus célèbre et le plus emblématique de l'école franco flamande.

 

François Villon et Guillaume Dufay, deux artistes aux destinées différentes ayant marqué de leur empreinte et chacun à sa manière, « l'automne du Moyen Age Â».

 

 

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