Richartz, reis dels Englès
Richard Cœur de Lion est sans nul doute le plus populaire des souverains anglais. Surnommé par ses contemporains le « Roi des Rois terrestres », son nom est à jamais associé aux vertus de courage et de noblesse. Personnalité complexe et ambiguë ( il a pour sobriquet oc et no « oui et non »), Richard est un homme cultivé. Son arrière-grand-père maternel n’est autre que Guillaume IX, Comte de Poitiers, considéré comme l’un des premiers troubadours, sa mère la célèbre Aliénor d’Aquitaine. Richard est lui-même poète et il aime à s’entourer d’artistes. Bertrand de Born, Guiraud de Borneil, Blondel de Nesle, et bien d’autres viennent à sa cour. Certains l’ont suivi lors de la croisade de 1189. C’est d’ailleurs au retour de son voyage qu’il compose son célèbre chant du prisonnier « ja nuns hons pris » des geôles de l’empereur d’Allemagne Henri VI. A sa mort c’est le limousin Gaucelm Faidit qui dans un « planh », (Fortz Chausa es) déplore sa disparition.
Ce programme est consacré à la musique insulaire et continentale de la fin du XIIe siècle. Elle restitue à près de 800 ans de distance l’univers musical de Richard. Certaines pièces ont été exécutées en sa présence notamment le conduit (chant de procession) « Redit aeta aurea » chanté lors de son couronnement en 1189, d’autres ont été composées par ses proches.
« Moult eut à la cour jonglëeurs,
Chantëeurs et instrumentëeurs;
Moult y puissiez ouïr chansons
Rotrouenges et nouveaux sons,
Viellures et lais de notes
Lais de vielles, lais de rotes,
Lais de harpes, lais de frestels,
Lyres, tympans et chalumels,
Symphonies, psaltérions,
Monocordes, timbres, corons... »