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 Le Roman d’Alexandre le Grand, roi de Macédoine

 

 

« D’Alixandre vos veul l’estoire rafraischir…»

 

Il y a 24 siècles, Alexandre de Macédoine mourait à Babylone au terme

d’une conquête fabuleuse qui devait, en une dizaine d’années seulement,

le conduire des rives de la Méditerranée au bassin du Gange.

Cette extraordinaire destinée allait favoriser très tôt l’émergence d’une

littérature riche et variée et transmettre ainsi au fil des générations

successives le récit des exploits du roi macédonien.

Très vite le mythe, initié par Alexandre lui même, allait s’unir étroitement

à la réalité et la tradition mêla le merveilleux au récit de ses victoires

militaires.

S’inspirant de sources latines connues dès le Haut Moyen Age, plusieurs

auteurs ont, dès le 12e siècle, développé en France différents épisodes

de la vie du conquérant.

Vers 1180 un poète normand, Alexandre de Bernay, réussit à rassembler

toutes les traditions éparses en les synthétisant en une œuvre unique :

Le Roman d’Alexandre.

Ce récit expose en près de 16000 vers dodécasyllabiques, les fameux

alexandrins, agencés en laisses monorimes, toute la vie du roi de Macédoine,de sa naissance jusqu’à sa  mort brutale et son inhumation à Alexandrie d’Egypte.

Nous avons choisi d'insérer au récit d'Alexandre de Bernay, de la musique française composée à la fin du 14e siècle.

Les pièces retenues, tirées pour la plupart du manuscrit de Chantilly, sont représentatives de ce style musical que la musicologie moderne désigne par le terme d’Ars Subtilior.

Ces œuvres raffinées, souvent de grande beauté et à l’esthétique complexe, rendent compte de l’extrême inventivité des compositeurs de cette période.

Par ailleurs notre ensemble a tenté une interprétation d'un extrait du Roman d'Alexandre sous la forme chantée d'une chanson de geste. Cette reconstitution s'appuie sur les travaux menés récemment autour du répertoire des jongleurs médiévaux.

Notre choix s'est porté sur l'épisode de la Prise de Babylone où Alexandre inflige une cuisante défaite à ses ennemis. Toute cette partie est traitée en monodie tranchant ainsi avec le caractère raffiné du répertoire polyphonique français de la fin du 14e siècle choisi pour ce spectacle. Nous espérons ainsi donner un aperçu convaincant de la façon dont les jongleurs des 11e et 12e siècles restituaient les grandes épopées guerrières des antiqui patres, les « pères anciens » de France.

Camille Fritsch: voix, Denis Parmain: récitant

Camille Van Essen, Bruno Ortega et Gérard Laplanche: instruments

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